Dans un contexte industriel en constante évolution, la gestion des connaissances devient un enjeu majeur pour les entreprises souhaitant optimiser leur productivité, garantir leur compétitivité et assurer leur pérennité.

‍

Entre la transmission des savoir-faire, la capitalisation des expertises et l’accessibilité rapide à l’information, les industriels font face à des défis de taille. Pourtant, une gestion efficace des connaissances permet de réduire les erreurs, d’améliorer la prise de décision et d’accélérer l’innovation.

‍

Cet article explore les enjeux, les défis et les stratégies clés pour une gestion optimale des connaissances en milieu industriel, en mettant en lumière les apports des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle.

‍

‍

Qu’est-ce que la gestion des connaissances ?

‍

La gestion des connaissances (ou Knowledge Management si on est à l’aise avec les anglicismes) désigne l’ensemble des processus, méthodes et outils permettant de collecter, organiser, partager et exploiter les savoirs d’une organisation. Elle repose sur plusieurs piliers fondamentaux :

‍

• La captation des connaissances : recenser les expertises et les savoir-faire détenus par les collaborateurs.‍
• La structuration et la formalisation : transformer ces connaissances en un référentiel exploitable et accessible.‍
• Le partage et la diffusion : assurer la transmission des savoirs pour éviter la perte d’informations critiques.‍
• L’actualisation et l’amélioration continue : adapter les connaissances aux évolutions technologiques et organisationnelles.

‍

‍

Les défis de la gestion des connaissances dans l’industrie

‍

1. Un savoir-faire dispersé et souvent tacite

Dans l’industrie, de nombreuses connaissances sont détenues par des experts et techniciens sous une forme tacite, c’est-à-dire que ces connaissances résident uniquement dans l’esprit de certains experts. On estime à 80% la part de savoir-faire tacite dans les entreprises. Par essence, elles sont difficiles à formaliser et expliciter. La transmission de ces savoirs repose souvent sur l’expérience et la pratique, ce qui complique leur conservation et leur partage.

‍

2. Le turnover et la retraite des experts

L’industrie fait face à une transition générationnelle majeure. D’ici 2030, près de 30% des experts seront partis à la retraite ! Or ces départs à la retraite des générations expérimentées couplés à un turnover croissant, représentent un risque bien réel pour les entreprises qui pourraient perdre des connaissances précieuses si elles ne mettent pas en place des mécanismes de captation et de transmission efficaces.

‍

3. La complexité des processus et équipements industriels

Les environnements industriels sont caractérisés par des processus complexes nécessitant une documentation précise, des modes opératoires rigoureux et une mise à jour constante des informations. Outre les processus, les équipements et machines industrielles sont eux aussi complexes, de part la variété de références existantes et leur technicité. 

‍

4. L’intégration des nouvelles technologies

L’industrie 4.0 amène de nouvelles technologies comme l’IoT, l’IA ou la robotique avancée. L’adoption de ces innovations requiert une montée en compétence rapide et une diffusion efficace des connaissances associées.

‍

‍

‍

Les stratégies classiques pour bien gérer les connaissances

‍

Pour répondre à ces défis, plusieurs stratégies et méthodes sont couramment utilisées en gestion des connaissances industrielles :

‍

1. Formalisation et centralisation de l’information

• Mettre en place des bases de connaissances accessibles à tous les collaborateurs.
• Documenter les bonnes pratiques sous forme de guides, modes opératoires et tutoriels.
• Encourager la rédaction de rapports d’expérience et de retours terrain.

Prenons l’exemple de Constellium, une fonderie située à Ussel, en France. Selon un guide méthodologique sur la transmission des savoirs et savoir-faire, Constellium a réussi à mettre en place une démarche structurée pour transmettre ses connaissances. Pour cela, l’entreprise a défini des objectifs et des moyens très clairs, un vrai pilotage du projet tout en doublant tous les postes pendant la transmission. Leur approche a permis de formaliser les processus et de centraliser les connaissances pour optimiser la transmission des savoirs.

‍

2. Création d’un référentiel métier

• Structurer un cadre normatif pour homogénéiser les savoirs au sein de l’organisation.
• Utiliser des systèmes de gestion documentaire (DMS) pour stocker et organiser les données.

C’est ce qu’a fait la Bibliothèque nationale de France (BnF). La BnF a développé un référentiel des emplois et des compétences qui vise à identifier les compétences nécessaires pour le bon exercice des fonctions confiées à ses employés. Ce référentiel permet de structurer les métiers au sein de l'entreprise, facilitant ainsi la transmission des savoirs et la mobilité professionnelle.

‍

3. Formation et mentoring

• Développer des parcours de formation interne pour les nouveaux arrivants.
• Encourager le mentorat et le transfert de compétences entre seniors et juniors.

Le mentorat et le tutorat peuvent être mis en œuvre de deux façons différentes, des seniors vers les juniors et vice versa. On parle alors de tutorat inversé. C’est une pratique particulièrement utile pour former les plus anciens aux outils numériques et des entreprises comme BNP Paribas ou Sanofi s’y sont déjà essayées.

‍

4. Favoriser la culture du partage

• Organiser des communautés de pratiques où les experts échangent sur leurs problématiques.
• Instaurer des réunions régulières pour partager les retours d’expérience.

‍

‍

L’apport de l’IA et des outils modernes dans la gestion des connaissances industrielles

‍

L’essor de l’intelligence artificielle révolutionne la gestion des connaissances en milieu industriel. Plusieurs solutions permettent aujourd’hui d’automatiser et d’optimiser ces processus :

‍

1. L’IA pour la formalisation et l’enrichissement des bases de connaissances

Les outils basés sur l’IA sont capables de capter, formaliser et d’organiser les informations en temps réel, facilitant ainsi la création de bases de connaissances dynamiques et évolutives. Il s’agit là d’une véritable révolution puisque l’IA facilite la formalisation des expertises tacites. Il suffit d’expliquer ou de montrer comment réaliser une tâche à l’IA pour qu’elle formalise une connaissance. Il existe aujourd’hui plusieurs outils et solutions permettant de faciliter la formalisation de savoir-faire et l’enrichissement de bases de connaissances, nous pourrions notamment citer Intalio, Slite ou encore Trainual.

‍

2. La recherche par IA, chatbots et autres assistants intelligents

Si l’IA permet de créer et d’enrichir des bases de connaissances pour l’industrie, elle permet aussi de les exploiter. Cela passe par l’intégration de solutions de recherche par IA, prenant souvent la forme de chatbots. Ces derniers permettent de faciliter l’accès à l’information en offrant des réponses instantanées aux questions des collaborateurs. Ces assistants virtuels améliorent la productivité en réduisant le temps passé à rechercher des documents techniques ou des procédures. 

‍

Les solutions les plus en vue pour ce type d’usage sont Ask for the Moon, Jask ou encore Elium.

‍

3. Les plateformes collaboratives

Il ne s’agit pas d’IA à proprement parler mais ces plateformes permettent d’associer plusieurs technologies IA en vue de proposer une solution efficace et globale. Des solutions comme SharePoint ou encore Confluence permettent de centraliser les connaissances, de les diffuser et de favoriser le travail collaboratif. Ces outils facilitent l’échange d’informations et garantissent une mise à jour continue des savoirs.

‍

4. L’exemple Shiroo

Shiroo coche toutes ces cases. Développée par Araïko, Shiroo est une solution innovante de gestion des connaissances. Elle capte et formalise très facilement les connaissances et expertises industrielles bien souvent tacites. De plus, elle offre un accès rapide aux savoirs via un chatbot vocal et textuel, permettant aux techniciens et opérateurs de retrouver instantanément les informations essentielles. Enfin, Shiroo donne une dimension collaborative à la gestion de connaissances en facilitant la communication et la mise en relation entre les collaborateurs ayant une expertise et ceux qui en ont besoin !

‍

Conclusion

‍

La gestion des connaissances est un enjeu crucial pour l’industrie, permettant d’améliorer la performance, d’optimiser la gestion des opérations et de favoriser l’innovation. Face aux défis de la digitalisation et de l’évolution rapide des technologies, l’IA apporte des solutions innovantes pour structurer et diffuser efficacement l’information. Des outils comme Shiroo permettent d’aller encore plus loin en facilitant la formalisation des connaissances et en offrant un accès instantané aux savoirs industriels uniques de chaque entreprise. Investir dans ces technologies devient ainsi un levier stratégique pour assurer la pérennité et la compétitivité des entreprises industrielles.

‍